Culte liturgique de Vendredi-Saint 2025
Entrée d’orgue
Introduction
« Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné ? » Ce cri qui, à l’heure de sa mort, vient du plus profond du cœur de Jésus, exprime d’une part son désappointement, son doute, mais d’autre part également sa foi, puisque ce cri il l’adresse à celui qu’il appelle encore toujours « mon Dieu ». Aux heures les plus difficiles de votre vie, peut-être avez-vous connu vous aussi des sentiments aussi ambivalents vis-à-vis de Dieu. Eh bien vous n’êtes pas seuls. Le Fils-même de Dieu les a connus lui-aussi.
Nous n’aurons pas aujourd’hui de prédication. Mais à la place, je vous invite à suivre dans la prière et la méditation la Passion de Jésus telle que nous la rapporte l’Evangile selon saint Jean. Cette lecture sera entrecoupée par des moments de silence, de prière et par des strophes de cantiques. Puis nous célébrerons la Sainte-Cène, dont saint Paul a dit que chaque fois que nous partageons ce pain et ce vin, nous rappelons, nous rendons présents pour nous la mort de notre Seigneur Jésus-Christ.
Cantique 277. 1 : Voici l’annonce du salut
Psaume 31. 2-4
En toi, Seigneur, j’ai mon abri,
Sur moi pas de honte à jamais !
En ta justice affranchis-moi, délivre-moi,
Tends l’oreille vers moi, hâte-toi !
Sois pour moi un roc de force,
Une enceinte de rempart qui me sauve ;
Mon rocher, mon rempart, c’est toi,
Pour ton nom, guide-moi, conduis-moi.
Lecture de la Passion de notre Seigneur Jésus-Christ L‘arrestation de Jéus (Jn.18.1-12)
« Jésus s’en alla, avec ses disciples, au-delà du torrent du Cédron ; il y avait là un jardin où il entra avec ses disciples. Or Judas, qui le livrait, connaissait l’endroit, cas Jésus y avait maintes fois réuni ses disciples. Il prit la tête de la cohorte et des gardes fournis par les grands prêtres et les pharisiens, il gagna le jardin avec torches, lampes et armes. Jésus, sachant tout ce qui allait lui arriver, s’avança et leur dit : « Qui cherchez-vous ? » Ils lui répondirent : « Jésus le Nazôréen. » Il leur dit : « C’est moi. » Or, parmi eux, se tenait Judas qui le livrait. Dès que Jésus leur eut dit « c0est moi*, ils eurent un mouvement de recul et tombèrent. A nouveau, Jésus leur demanda : « Qui cherchez-vous ? » Ils répondirent : « Jésus, le Nazôréen ». Jésus leur répondit : « Je vous l’ai dit, c’est moi. Si donc c’est moi que vous cherchez, laissez aller ceux-ci. » C’est ainsi que devait s’accomplir la parole que Jésus avait dite : « Je n’ai perdu personne de ceux que tu m’as donnés. » Alors Simon-Pierre, qui portait un glaive, dégaina et frappa le serviteur du grand prêtre, auquel il trancha l’oreille droite ; le nom de ce serviteur était Malchus. Mais Jésus dit ä Pierre : « Remets ton glaive au fourreau ! La coupe que le Père m’a donnée, ne la boirai-je pas ? » La cohorte avec son commandant et les gardes des Juifs saisirent donc Jésus et ils le ligotèrent. »
Prière – Silence
Toute une horde de soldats pour t’arrêter, Seigneur, toi qui refuses même qu’on te défende, mais qui t’abandonnes consciemment entre leurs mains, dans l’assurance que c’est ton Père lui-même qui de donnes à boire cette coupe.
Cantique 279. 1 : O Jésus, ma joie
Jésus devant le grand-prêtre, le reniement de Pierre
Jean 18. 13 – 27
« Ils conduisirent Jésus tout d’abord chez Hanne. Celui-ci était le beau-père de Caïphe, qui était le grand prêtre cette année-là ; c’est ce même Caïphe qui avait suggéré aux Juifs : il est avantageux qu’on seul homme meure pour tout le peuple.
Simon-Pierre et un autre disciple avaient suivi Jésus. Comme ce disciple était connu du grand prêtre, il entra avec Jésus dans le palais du grand prêtre. Pierre se tenait à l’extérieur, près de la porte ; l’autre disciple, celui qui était connu du grand prêtre sirtit, s’adressa à la femme qui gardait la porte et fit entrer Pierre. La servante qui gardait la porte lui dit : « N0étais-tu pas, toi aussi, un des disciples de cet homme ? » ; Pierre répondit : « Je n’en suis pas ! » Les serviteurs et les gardes avaient fait un feu de braise car il faisait froid et ils se chauffaient : Pierre se tenait avec eux et se chauffait aussi.
Le grand-prêtre se mit à interroger Jésus sur ses disciples et sur son enseignement. Jésus lui répondit : « J’ai parlé ouvertement au monde, j’ai toujours enseigné dans les synagogues et dans le temple, où tous les Juifs se rassemblent et je n0ai rien dit en secret. Pourquoi est-ce moi que tu interroges ? Ce que j’ai dit, demande-le à ceux qui m’ont écouté : ils savent bien ce que j’ai dit. » A ces mots, un des valets qui se trouvait là gifla Jésus en disant : « C’est ainsi que tu réponds au grand prêtre ? » Jésus lui répondit : « Si j’ai mal parlé, montre en quoi ; si j’ai bien parlé, pourquoi me frappes-tu ? » Là-dessus Hanne envoya Jésus, ligoté, à Caïphe, le grand-prêtre.
Cependant Simon-Pierre était là qui se chauffait- On lui dit : « N’est-tu pas, toi aussi, l’un de ses disciples ? » Pierre nia en disant : « Je n’en suis pas ! » Un des serviteurs du grand prête, parent de celui auquel Pierre avait tranché l’oreille, lui dit : « Ne t’ai-je pas bu dans le jardin avec lui ? » A nouveau Pierre le nia et au même moment un coq chanta. »
Prière – Silence
Tu vas mourir, Seigneur, pour que tout le peuple, pour que tous les humains puissent vivre. C’est ce qu’avait dit Caïphe. Il ne savait pas combien vrai il disait. Et Simon, que tu avais nommé Pierre, le rocher sur lequel il allait bâtir son Eglise, t’a renié. Combien de fois t’ai-je renié, moi-aussi ? Parfois même sans m’en apercevoir. Nous te prions, Seigneur, pour ton peuple, pour les juifs comme pour les chrétiens. Et nous te prions pour tous ceux qui portent des responsabilités dans ce peuple. Fortifie-nous dans la fidélité envers toi.
Cantique 279. 2 : Quand le mal menace
Jésus devant Pilate Jean 18. 28 – 40
« Cependant on avait emmené Jésus de chez Caïphe la résidence du gouverneur. C’était le point du jour. Ceux qui l’avaient amené n0entrèrent pas dans la résidence pour ne pas se souiller et pouvoir manger la Pâque. Pilate vint donc les trouver à l’extérieur et dit : « Quelle accusation portez-vous contre cet homme ? » Ils répondirent : « Si cet individu n’avait pas fait le mal, te l’aurions-nous livré ? » Pilate leur dit alors : « Prenez-le, et jugez-le vous-mêmes suivant votre loi. » Les Juifs lui dirent : « Il ne nous est pas permis de mettre quelqu’un à mort ! » C’est ainsi que devait s’accomplir la parole par laquelle Jésus avait signifié de quelle mort il devait mourir.
Pilate entre donc dans la résidence. Il appela Jésus et lui dit : « Es-tu le roi des Juifs ? » Jésus lui répondit : « Dis-tu cela de toi-même ou d’autres te l’ont-ils dit de moi ? » Pilate lui répondit : « Est-ce que je suis Juif, moi ? » Ta propre nation, les grands prêtres t’ont livré à moi ! Qu’as-tu fait ? » Jésus répondit : « Ma royauté n’est pas de ce monde. Si ma royauté était de ce monde, mes gardes auraient combattu pour que je ne sois pas livré aux Juifs. Mais ma royauté, maintenant, n’est pas d’ici. » Pilate lui dit alors : « Tu es donc roi ? » Jésus lui répondit : C’est toi qui dis que je suis roi. Je suis né et je suis venu dans le monde pour rendre témoignage à la vérité. Quiconque est de la vérité écoute ma voix. » Pilate lui dit : « Qu’est-ce que la vérité ? »
Prière – Silence
Oui, Seigneur Jésus, tu es vraiment roi. Mais ta royauté ne repose pas sur le peur et la violence comme les royautés de ce monde. Ta royauté repose sur ta confiance en Dieu.
Nous te prions, Seigneur, pour les gouvernements et pour tous ceux qui portent de grandes responsabilités dans ce monde. Laisse-les écouter ta vois et construire la paix et la justice dans le monde.
Cantique 279. 3 : Seul Jésus m’attire
La condamnation de Jésus (Jean 19. 1 – 16a)
« Alors Pilate emmena Jésus et le fit fouetter. Les soldats, qui avaient tressé une couronne avec des épines, la lui mirent sur la tête et ils jetèrent sur lui un manteau de pourpre. Ils s’approchaient de lui et disaient : « Salut, le roi des Juifs ! » et ils se mirent à lui donner des coups. Pilate retourna à l’extérieur et dit aux Juifs : « Voyez, je vais l’amener dehors ; vous devez savoir que je ne trouve aucun chef d’accusation contre lui. » Jésus vint alors à l’extérieur ; il portait la couronne d’épines et le manteau de pourpre. Pilate leur dit : « Voici l’homme ! » Mais dès que les grands prêtres et leurs gens le virent, ils se mirent à crier : « Crucifie-le ! Crucifie-le ! » Pilate leur dit : « Prenez-le vous-mêmes et crucifiez-le ; quant à moi, je ne trouve pas de chef d’accusation contre lui. »
Les Juifs lui répliquèrent : « Nous avons une loi, et selon cette loi il doit mourir parce qu’il s’est fait Fils de Dieu ! » Lorsque Pilate entendit ce propos, il fut de plus en plus effrayé. Il regagna le résidence et dit à Jésus : « D’où es-tu, toi ? » Mais Jésus ne lui fit aucune réponse. Pilate lui dit alors : « C’est à moi que tu refuses de parler ! Ne sais-tu pas que j’ai le pouvoir de te relâcher comme j’ai le pouvoir de te faire crucifier ? » Mais Jésus lui répondit : « Tu n’aurais sur moi aucun pouvoir s’il ne t’avait été donné d’en haut ; et c’est bien pourquoi celui qui a livré è toi porte un plus grand péché. » Dès lors, Pilate cherchait à le relâcher, mais les Juifs se mirent à crier et ils disaient : « Si tu le relâchais, tu ne te conduirais pas comme l’ami de César ! Car quiconque se fait roi, se déclare contre César ! »
Dès qu’il eut entendu ces paroles, Pilate fit sortir Jésus et l’assit sur l’estrade, à la place qu’on appelle Lithostrôtos – en hébreux Gabbatha – C’était le jour de la préparation de la Pâque, vers la sixième heure. Pilate dit aux Juifs : « Voici votre roi ! » Mais eux se firent à crier : « A mort ! A mort ! Crucifie-le ! » Pilate reprit : « Me faut-il crucifier votre roi ? » Les grands prêtres répondirent : « nous n’avons pas d’autre roi que César. » C’est alors qu’il le leur livra pour être crucifié.
Prière – silence
« Voici l’homme ! » Comme tu te tiens ainsi devant nous en manteau de bouffon, tu nous présente l’image de nous-mêmes. Appelés par Dieu à gouverner le monde, nous nous sommes disqualifiés nous-mêmes en apportant la souffrance non seulement sur nous-mêmes, mais sur toute la création.
Nous de prions, Seigneur, fais-nous don de ton Saint-Esprit pour que nous apprenions à respecter la dignité de chacune de tes créatures, pour que notre humanité et notre monde puissent être transformés à ton image. Amen.
Cantique 279. 4 : Sois le seul exemple