Etty Hillesum (1914 – 1943) était une jeune juive néerlandaise qui désirait devenir écrivain. Elle aimait la vie et entendait en profiter au maximum. Au contact d’un ami, elle se rend de plus en plus compte que c’est ce qu’elle vit en son intérieur qui importe vraiment. Loin de toute idée préconçue et de tout dogme, elle apprend peu à peu à oser croire en Dieu et à le prier. Peu après le début de la guerre, la Hollande est occupée par les nazis. Comme pour tous les juifs, sa vie est de plus en plus confinée. Aussi se met-elle à écrire un journal intime. Mais en même temps, Etty s’engage pour ses concitoyens juifs. A Amsterdam tout d’abord, puis comme bénévole dans le camp de Westerbork, où les nazis rassemblent les juifs avant de les envoyer dans les camps de concentration. Jusqu’au moment où elle aussi est embarquée dans un des trains en partance pour Auschwitz. Elle y sera assassinée le 30 novembre 1943. Ce n’est que quarante ans plus tard qu’on retrouvera son journal. En voici quelques citations à méditer. Une pour chaque mois.
« Je n’ai nul besoin de faire bonne figure aux yeux du monde extérieur, j’ai ma force intérieure et cela suffit, le reste est sans importance. »
« L’unique leçon de cette guerre, est de nous avoir appris à chercher en nous-mêmes.. » (…cela vaudrait-il aussi de la pandémie ? CF)
« Je ne crois pas que nous puissions corriger quoi que ce soit dans le monde extérieur, que nous n’ayons pas d’abord corrigé en nous-mêmes. »
« Même si on ne nous laisse qu’une ruelle exiguë à arpenter, au-dessus d’elle, il y aura toujours le ciel tout entier, »
« Je suis de ceux qui préfèrent se laisser flotter sur le dos les yeux tournés vers le ciel. »
Sur une carte, elle griffonne quelques lignes avant de la jeter du train qui l’emporte vers Auschwitz ; retrouvées près des rails, ces ultimes lignes commencent ainsi : « J’ouvre la Bible au hasard et trouve ceci : Le Seigneur est ma chambre haute. »
Pasteur Claude Fuchs